Novembre 2011
Off du Baron de Bon Repos; Naurouze-Prise d'Alzeau pour rire
C'est partie
pour 10h00 de rigolade...
Peu à peu le bruit sourd de l’eau
s’amplifie. Nous apercevons dans la lueur de nos lampes la fin de notre
périple : La source du Canal du Midi, la prise d’Alzeau.
Ce cheminement de plus de 70 km, composé
notamment des rigoles de la plaine et de la montagne devait permettre
l’autorisation du chantier. C’est aujourd’hui le sujet principal de notre
balade. Jonctionner le Canal du Midi à sa source, nous offrir une intégrale de
Riquet en miniature, un off en catimini, une bonne tranche de rigolade, un
voyage dans le temps et dans l’espace.
La rigole de la Montagne
Noire habillée par l’autonome
Dimanche 27 novembre. 8h00, seuil de
Naurouze, point le plus élevé du Canal du Midi permettant de distribuer les
eaux d’alimentation vers la partie atlantique et méditerranéenne de l’ouvrage
de navigation. Emmitouflés sous quelques épaisseurs, nous rigolons comme deux
gamins en préparation d’un bon coup. Le flash de l’appareil crépite,
immortalise l’instant et signale le départ.
Notre premier objectif est simple, suivre
la rigole de la plaine durant une trentaine de km pour la quitter et grimper
jusqu’au lac de St Ferréol.
Le paysage semble figé par le froid. Un
épais brouillard accentue cette impression et donne aux rares reliefs des
formes fantasmagoriques. Seul l’écoulement permanent de l’eau nous rappelle
qu’il ne s’agit pas d’un tableau. Fidèles à cette « rivière » nous la
remonterons tranquillement pendant un peu plus de 10h00. La brume ne nous
quittera pas de la journée.
Pierre Paul RIQUET, pédagogue, démontre
les limites des bassins versants
Le lac de St Ferréol constitue un point de
jonction entre les rigoles de la plaine et de la montagne. C’est aussi notre
premier rendez-vous avec Anne et Théo qui assurent nos ravitaillements. Le 1er après plus de 40 km est bienvenu.
Satisfait de quitter la plaine du Lauragais nous poursuivons notre course sur
le flan sud de la Montagne Noire.
L’arrivée au village des Cammazes nous
donne l’espoir d’une météo plus clémente. Les quelques signes de faiblesses de
l’épais brouillard ne durent pas. Rapidement refroidis par un bref
ravitaillement nous poursuivons notre route le long de la rigole de la
montagne.
Depuis le début de notre virée les
ingrédients sont constants : Mouvements mécaniques, discussions et
rigolades constituent notre carburant. La fatigue s’invite sournoisement et
nous oblige à lui laisser la juste place qui est la sienne sans altérer nos
échanges; philosophie, actualités politiques, blagues douteuses et projets
pédestres s’enchaînent ponctués de quelques éclats de rire et d’attentions
réciproques.
C'est une idée ou tu te gèles ?
Site du Lampy, nous retrouvons Anne et
Théo dont la patience est passablement entamée. Ce troisième ravitaillement
nous témoigne de leur lassitude et nous pousse à ne pas traîner voire même à
tenter une accélération que nous promettons sans trop y croire. La nuit prend
le relais du brouillard et c’est à la lueur de nos lampes et sous un ciel
étoilé que nous poursuivons notre chemin.
Dernier ravitaillement Théo prend quelques
photos, les biscuits et fruits changent de main, les gants retrouvent leurs
fonctions, l’écoulement de l’eau est permanent. Nos démarches sont moins aisées
plus saccadées mais nous permettent de remonter le fil de l’eau vers la source.
Les silences entre nous plus longs et
toujours ponctués de brefs « ça-va ? » témoignent de la place occupée
par la fatigue. Pour autant le plaisir est toujours aussi intense, nos corps
nous entrainent au même rythme maintenant depuis 10h00 dans un dynamique
mouvement de bonheur. Chaque foulée est l’exacte répétition de la précédente.
La rigole de la montagne noire s’arrête
brutalement. La rivière Alzeau vient y perdre une partie de ses eaux avant de
dégringoler, amputée, vers la vallée.
Pour une fois que nous sommes sérieux
L’envie de poursuivre la démarche est bien
présente, mais pour aller où ? Le baron de Bon Repos a débuté son aventure
ici. La notre plus modeste s’arrête au même endroit, pour aujourd’hui. D’autres
projets prennent formes sans doute plus collectifs mais tout aussi simplement
vécus.
Il est pour l’instant temps de rentrer.
Nous devons récupérer la voiture laissée au point de départ, Théo doit encore
faire quelques devoirs, demain une nouvelle semaine commence…l’équilibre est
pas essence précaire, seul le mouvement permanent nous permet de le
conserver.
Gilles
LORENTE
Où ? Combien ?
Comment ? Par où ? :
Aude - Haute-Garonne - Tarn
70 km prévus...72 km réalisés - 780D+
Départ de Naurouze suivre les rigoles de la plaine et de la Montagne jusqu'à la prise d'Alzeau...pas compliqué sauf si comme nous vous souhaitez vous perdre en faisant un petit détour !
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