vendredi 8 février 2013

Carcassonne - Gérone à vélo ...ou les tribulations d'un clochard céleste...



Balade réalisée en mai  2012


Le mois de mai offre "normalement" de belles journées...L'envie de me dégourdir les jambes et la tête pendant plusieurs jours non-stop faisait son chemin depuis quelques semaines. J’hésitais entre:
- partir en voiture pour un road-trip-running me permettant de courir chaque jour dans un nouveau lieu 
- parcourir à pieds une région des Pyrénées en réalisant çà et là quelques ascensions 
- partir en vélo, franchir les Pyrénées pour aller marcher et courir dans quelques beaux sites du versant sud. 

Cette dernière option a été retenue. J'avais réalisé il y a quelques années un petit voyage similaire et en gardais un très beau souvenir. Parti de Carcassonne j'avais cumulé durant 7 jours le franchissement des cols et l'ascension de quelques sommets emblématiques. Les escapades montagnardes nécessitaient d'abandonner le vélo et toutes les affaires dans la vallée, m'obligeant, à chaque occasion, à rencontrer une personne de confiance. Je m'étais, durant cette parenthèse de quelques jours, alors transformé en "clochard céleste" me créant comme dans les romans de Jack KEROUAC une vie de bohème. "L'insoutenable légèreté de l'être" de Milan KUNDERA m'accompagnait pour l'occasion, s'adaptant parfaitement au rythme du voyage ....

Repartir ainsi devenait nécessaire. J'ai la chance d'être marié à une femme qui comprend et accepte mes parenthèses et des enfants, curieux, qui semblent trouver cela évident. Qu'ils soient libres d'agir et de faire ce qu'ils ont envi !

Le mois de mai offre donc normalement de belles journées ensoleillées très adaptées à une semaine de cyclo-rando-camping. La première étape devait me mener aux Angles sur le Capcir, la seconde à proximité de la Pedra Forca en Espagne où je souhaitais réaliser quelques sorties sur cette montagne particulièrement esthétique. J'avais ensuite prévu de me laisser glisser vers la région de Gérone où ma petite famille devait me rejoindre pour le week-end avant un retour direct vers l'Aude via l'autoroute 

Comme prévu je suis partie le 21 mai...alors que la météo annoncée de la neige dans les Pyrénées...je ne pensais pas y être bloqué 2 jours à cause des cols fermés...

Deux jours de galères, mal équipé, trempé, frigorifié a essayé de forcer le passage d'un col sur lequel les agents du Conseil Général de l'Ariège avaient abandonné les tentatives de déneigements. Fatigué tant moralement que physiquement je me suis retrouvé à Axe-Les-Thermes à tenter de trouver une personne assez charitable afin de me proposer un endroit au sec et au chaud pour dormir...Comme la nuit précédente je finirais pas trouver (assez rapidement) une personne me proposant de dormir et manger chez-elle. 

Le lendemain, afin de "rattraper mon retard" et prie d'une bonne "flèmingite", j'utilise le train  afin de franchir le col de Puymorens. L'arrivée en Espagne sera marquée par le soleil. Au col de la Collada des Toses, la météo indécise et la fatigue me font hésiter entre les pistes et chemins incertains en direction de la Pedra Forca ou une longue descente bitumée vers le sud et des altitudes plus faibles, synonymes de nuits plus confortables. La seconde option sera celle choisie. Les jours suivants seront ponctués comme les journées précédentes par 70 à 150 km par jour avec des ascensions s'affaiblissant de jours en jours et des températures plus estivales...Ce fût une semaine superbe, éprouvante physiquement les premiers jours et plus évidentes les journées suivantes, ponctuée de rencontres et situations cocasses. Le vélo est une machine  formidable pour le voyage et favorise les rencontres. Alors que les douches étaient rares et mes attitudes non conventionnelles, les gens venaient très simplement me demander d'où je venais et où j'allais; une personne âgée a tenu à me prendre en photo alors que je me reposais en tenu plus que légère à l'ombre sur un chemin très escarpé, un artisan m'a ouvert les portes de son atelier pour que je m'y réchauffe et que j'y passe la nuit, un autre m'a proposé un lit et m'a préparé un dîner de roi...Dans ces moments de réelles convivialités et assistances j'ai souvent pensé aux SDF, les vrais, plongés dans la détresse, la misère et l'obligation quotidienne de survivre pour lesquels les passants ont malheureusement bien souvent des réactions de rejets et de mépris. 

Toutes les nuits (à l'exception de 2) ont été passées sous la tente ou à-côté et toujours en camping sauvage. J'ai galéré une seule soirée avant de trouver un endroit tranquille pour m'installer. Les paysages était formidables. L'Espagne offre des pistes, voies vertes et petites routes très agréables et particulièrement adaptées à ce mode de déplacement. Bref une expérience très heureuse qui sera prochainement renouvelée...peut-être en famille ?
          

Pause à Espezel le 1er jour....la douche
Impossible de passer le col de Pailhers...Un artisan d'Ascou m'ouvre les portes de son atelier pour la nuit. Malheureusement le carnet où j'ai noté les adresses des personnes rencontrées a pris l'eau...

Sous le col de Pailhère, côté Ascou...


Un abris dans lequel je suis arrivé...


....trempé jusqu'au slip et frigorifié
Enfin!!

Initialement je devais passer via des pistes par le col au-dessus de la station...j'ai eu la flemme...










Pédaler, manger, boire, dormir, discuter...



Se laver....pas trop elle est trop fraîche




Boire une bière....

.....après une bonne journée à pédaler...
......sans rien de solide l'estomac....
....rend idiot...mais que c'est bon!




























Copine Catalane










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