lundi 29 avril 2013

Pic de Nore...Après un petit détour

Certaines balades s'organisent au dernier moment. Samedi 27 avril de retour d'une sortie de 15km dans les collines de la Piège, j'apprends que le week-end initialement envisagé est modifié. En quelques minutes je me retrouve seul jusqu'au lendemain après-midi. 


Vite un coup d’œil à la météo et aux nombreux projets encore non réalisés; cartes et topo-guides sont consultés...Pradelles-Cabardes semble offrir quelques possibles rayons de soleil le dimanche (façon élégante de dire que la météo y sera moins pourrie qu'ailleurs...). Le montage du film du Trail d'Aragon réalisé j'embarque ce qui reste de duvets et couvertures (les bons duvets sont déjà partis en Espagne...) dans le camion et prends le cap de Pradelles où je me pose à proximité du lac pour une fraîche et courte nuit. Wallie est là également accompagnée de son odeur typique de chien mouillé...Super!


A Pradelles, l'ambiance est plutôt sinistre; aucune étoile, du vent, ça caille sérieux et la nuit noire est régulièrement déchirée par des éclairs réguliers. Le rythme des flashs semble répondre à une mécanique bien huilée digne d'une horlogerie Suisse....Les éoliennes travaillent également de nuit et le rappellent aux aviateurs qui seraient tentés de s'en approcher...

C'est parti le lendemain pour quelques heures de vagabondage dans la Montagne Noire. Le programme est le suivant: Pradelles - Labastide par les Jouys (quel nom charmant ...) et retour à Pradelles par le Pas de Montserrat. Arrivée à Pradelles, suivant la météo, les jambes et l'envie, une autre boucle par le Pic de Nore est envisagée.

La mise en jambe est naturellement tranquille. Un très beau chemin, en descente permanente jusqu'à Labastide, succède au goudron du début de parcours. Le vrai départ est là, par une très belle ascension dans un univers méditerranéen au cœur d'une belle forêt de chênes.  


Le secteur se découvre et confirme que la Montagne Noire est bien un massif composé d'une multitude vallées, versants, rivières, crêtes et sommets. En remontant à Pradelles, au Pas de Montserrat dominant Cabrespine, le vent est glacial, les rayons de soleil annoncés ne parviennent pas à traverser la couche nuageuse. J'hésite entre m'arrêter pour remettre la veste ou conserver le rythme qui aide à rester "chaud". 


Un marcheur arrive dans le sens opposé. Ce sera la seule rencontre de la journée. A son approche je cesse de courir et comme lui, garde toujours un pied au sol. Heureux de rencontrer quelqu'un je lance la conversation.


Moi : "Bonjour....ça caille hein?..."
Lui gardant son regard au sol : "Grmeuble bof ouais mruex juste un peu frais bof...Gremble"
Moi: "Ok...Salut bonne journée..."
Lui : "Greumbleux roa bla bla...bof.."

Ses "paroles" sont emportées par les rafales de vent et j'ai l'impression que ce monsieur ne souhaite pas échanger...

Le parcours se poursuit. Juste au-dessus, les éoliennes continuent de trancher le ciel inlassablement afin de fournir la précieuse énergie à tous nos accessoires inutiles. Quelques instants après, enfin le village de Pradelles apparaît blotti aux pieds du Pic de Nore.

Il est tôt et après 2h30 de course les apparitions régulières du Pic de Nore enneigé agissent comme un aimant. L'hésitation est vite remplacée par le désir de poursuivre. Peu à peu, l'ambiance change à nouveau. Au fil de la progression, la neige devient de plus en plus abondante. L'arrivée au sommet est comme souvent assez surréaliste. La station relais est toujours aussi moche et inesthétique et pourtant j'aime cette ambiance particulière digne d'un film de Stanley Kubrik....Shinning ou l'Odyssée de l'espace?


Il faut être frappadingue pour apprécier ces moments là tout en pensant à de telles références cinématographiques. Mais les antennes et paraboles horribles qui semblent capter je ne sais quels signaux, dissimulées derrière un grillage totalement plâtré d'une fine couche de neige et de givre forment une ambiance assez fantastique ! Régulièrement l'immense antenne bien visible depuis la vallée se dévoile et ose se montrer. Son gigantisme apparaît soudainement plus grand encore et m'impressionne vraiment. Je me surprends de dire à Wallie : "On est bien là ...Les rois du pétrole..."  Il est temps de rentrer Gilles! La fatigue t'atteint, Wallie ne te répondra pas et tu ne croiseras pas plus ici Jack Nicholons, hagard dans la neige, avec une hache à la main (tant mieux...) que Manon des Sources à Aragon (tant pis...)....

La descente (sur terre?) accompagnée par les chutes de neige est un réel plaisir. 


Arrivée à Pradelles, seules les cheminées fumantes donnent un peu de vie au village. 


Au sud, les éoliennes tournent toujours...






















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